Les oliveraies méditerranéennes affrontent aujourd’hui un double défi : la dégradation des sols et la montée des ravageurs et maladies dans un contexte de changement climatique. Deux problématiques majeures qui ont pourtant une réponse commune : la couverture végétale.
Après avoir montré en 2024 que l’olivier possède l’une des plus fortes “empreintes du sol” parmi les cultures espagnoles, les chercheurs et projets européens du projet LIFE Olivares Vivos, coordonné par SEO/BirdLife, en collaboration avec plusieurs universités (Jaén, Córdoba), des agriculteurs et des coopératives, confirment désormais que le couvert végétal est aussi un outil déterminant pour l’équilibre sanitaire de l’oliveraie. https://www.internationaloliveoil.org/olivares-vivos-presents-its-groundbreaking-results-at-the-iocs-headquarters/
Tous convergent pour dire que le couvert végétal, bien géré, réduit l’érosion, protège la biodiversité et limite les ravageurs et pathogènes, tout en augmentant la résilience de l’arbre et du sol.
Paradoxalement, cette culture, essentielle à notre patrimoine méditerranéen, est pointée du doigt pour son impact sur les sols. Des chercheurs ont en effet mis en évidence que l’olivier possède l’une des plus grandes « empreintes du sol » parmi les cultures étudiées. Décryptage d’un enjeu majeur pour l’avenir de l’agriculture et de notre environnement, et une nouvel argument en faveur de la couverture végétale vs sol nu.
L’olivier : la culture avec la plus grande empreinte du sol
L’empreinte du sol d’un produit alimentaire est définie comme la quantité de sol perdue lors de son processus de culture et se calcule en divisant le taux d’érosion par son niveau de productivité. Ce terme est présent dans la stratégie européenne « Un pacte pour le sol pour l’Europe » et a maintenant été défini formellement et appliqué au territoire espagnol par les chercheurs Andrés Peñuela, Vanesa García Gamero et Tom Vanwalleghem, du Département d’Agronomie de l’Université de Cordoue (DAUCO).
En plus de définir le concept et de jeter les bases pour le mesurer, l’équipe a calculé dans son étude l’empreinte du sol des dix principales cultures espagnoles. Les résultats montrent que la culture avec la plus grande empreinte du sol (c’est-à-dire, moins de production alimentaire par rapport à l’érosion qu’elle génère) est l’olivier, suivie du cerisier et du blé. À l’opposé se trouvent l’oignon, la pomme de terre et l’orange, les cultures avec la plus petite empreinte du sol de l’ensemble de celles analysées.
Pour réduire l’empreinte du sol des oliveraies, le chercheur Andrés Peñuela souligne que « la solution ne consiste pas à réduire le nombre d’oliviers, mais à incorporer des stratégies qui permettent de protéger le sol de l’érosion, telles que les cultures de couverture ».
La couverture végétale bien gérée augmente la fertilité du sol et le protège de l’érosion. De plus, il améliore la biodiversité, favorise l’équilibre entre les communautés d’êtres vivants, contrôle les ravageurs et les maladies et atténue les effets du changement climatique dus à la séquestration du carbone.
Dans certaines régions d’Andalousie, entre 29 et 47 tonnes de sol fertile par hectare et par an sont perdues en raison de mauvaises pratiques de travail du sol ou de l’utilisation d’herbicides. Une gestion optimale de la couverture herbacée est l’une des conditions que doivent remplir les agriculteurs qui souhaitent rejoindre Olivares Vivos. Le Projet LIFE Olivares Vivos est coordonné par l’ONG SEO / BirdLife qui travaille -entre autres- sur la rentabilité de l’oliveraie à partir de la récupération de sa biodiversité. Voici les quelques constats lié à l’incorporation de la couverture végétale.
La gestion adéquate de la couverture végétale de l’oliveraie favorise la présence d’une communauté diversifiée d’insectes, d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens, ce qui en fait une culture de grande valeur pour la conservation de la biodiversité. Un fait qui est démontré par « Olivares Vivos », qui a mesuré ces dernières années les effets de bonnes pratiques ou diverses actions de restauration écologique sur une vingtaine d’oliveraies démonstratives en Andalousie.
L’empreinte carbone et l’empreinte du sol sont toutes deux des mesures de l’impact environnemental des activités humaines. L’empreinte carbone: Mesure les émissions totales de gaz à effet de serre causées par un individu, un événement, une organisation ou un produit, alors que l’empreinte du sol: Mesure la quantité de sol perdue lors de la production d’un produit alimentaire.
Dans les deux cas, ces indicateurs permettent d’évaluer la durabilité environnementale de différentes pratiques.
Les oliviers, comme de nombreuses plantes, peuvent séquestrer du carbone de l’atmosphère, compensant potentiellement une partie de leur empreinte carbone. Cependant, des pratiques non durables peuvent entraîner l’érosion des sols et la réduction de la séquestration du carbone. Nous revenons à l’importance des couverture végétales dans la culture de l’olivier. En adoptant des pratiques agricoles durables, nous pouvons réduire significativement son empreinte écologique.
La couverture végétale bien gérée augmente la fertilité du sol et le protège de l'érosion. De plus, il améliore la biodiversité, favorise l'équilibre entre les communautés d'êtres vivants, contrôle les ravageurs et les maladies et atténue les effets du changement climatique dus à la séquestration du carbone.
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