Le Athena International Olive Oil Competition – athenaiooc – est un concours international d’huiles d’olive vierge extra organisé en Grèce. L’une des ses particularités est que le lieu des dégustations change chaque année, pour organiser un oléotour pendant le concours et ainsi faire découvrir l’histoire, la culture gastronomique, l’économie, l’artisanat local. Le concours vient d’annoncer la ville choisi pour sa neuvième édition.
Le positionnement de la compétition internationale est axé sur la qualité du process de sélection des huiles comme des jurés. J’ai eu la chance de participer au concours en 2019 et 2021. En 2023, c’est Alexandra Gauquelin-Roché qui a été représentée la France.Elle en dit plus sur les coulisses du concours et le rôle d’être juré sur un concours international.
Les jurés tout comme les huiles suivent une sélection minutieuse et changent chaque année. Le jury de la compétition est composé d’environ 30 experts en huile d’olive, tels que des dégustateurs certifiés et des professionnels de la filière qui évaluent environ 500 échantillons selon des critères rigoureux de qualité, c’est à dire d’arômes, de goût… L’objectif est de reconnaître et de récompenser les huiles d’olive de la plus haute qualité, afin d’encourager l’excellence dans ce domaine. Quatre types de médailles sont décernées : bronze, argent, or et double or !
LES COULISSES DU CONCOURS
Jus d’olive JD : Alexandra Gauquelin-Roché, vous étiez invitée, pour la première fois à Kavala dans le nord de la Grèce , à participer à cette compétition, quel a été votre sentiment en tant que juré ?
Alexandra Gauquelin-Roché AGR : Une certaine responsabilité, côtoyer les meilleurs experts demande rigueur et concentration, s’entraîner aussi toute l’année sur les qualités et les défauts des huiles de tout pays. Cette invitation m’a honorée je représentais aussi la France. Les juges sont un panel représentatif par pays et par profession mais tous entraînés pour la dégustation des qualités et des défauts. C’est heureusement le cas avec nos formations L’HOVE où nous goûtons sans cesse pour entretenir et renforcer nos connaissances.
JD: Quels sont les coulisses d’une compétition telle que Athena ?
AGR : La dégustation de 500 échantillons se déroule sur 3 jours, tous les matins à 8h30. 8 tables de 5 jurés se partagent les huiles préparées à l’avance dans des verres de dégustation bleus pour bien ressentir les arômes ou bien les défauts. Nous en dégustons environ 30 chaque matin.
Nous flairons chaque échantillon pendant quelques secondes pour identifier un défaut potentiel, si il est avéré par la table toute entière après dégustation, nous l’écartons. Il n’est pas noté. Si l’échantillon est de bonne qualité, nous le notons individuellement sur 10 et directement sur une tablette individuelle avec ses notes aromatiques, olfactives… la note finale détermine la médaille : bronze, argent ou or et même double golden pour une huile exceptionnelle qui mérite un traitement particulier
JD: Êtes vous tous d’accord sur les médailles à attribuer ?
AGR : Chaque chef de table demande des explications à chacun des jurés sur la note attribuée et il y a débat lorsque nous ne sommes pas d’accord.
JD: Avez vous eu sur votre table des coups de cœur ?
AGR : Nous avons décerné environ 10 double gold c’est à dire des notes de plus de 95 sur 100, de l’excellence en terme d’arômes. Ce sont des huiles d’une qualité rare et la table était unanime.
JD: N’êtes vous pas fatigués sensoriellement au bout de 30 échantillons ?
AGR : Nous avons plus de 3 heures pour chaque session. Nous recrachons chaque échantillon pour ne pas fatiguer le palais, de l’eau pétillante à volonté, des pommes pour recréer de la salive et des yaourts grecs pour l’onctuosité dans la bouche. Le chef de table accorde une importance particulière aux pauses de la matinée et notamment après plusieurs défauts, notamment des défauts de moisi, de rance ou eau de végétation. La désagréable impression d’avoir goûté un vieux fromage
JD: Votre coup de cœur sensoriel ?
AGR : Des huiles d’olive avec des arômes de pistache et de pignons que l’on trouve peu en France
JD : Votre regret ?
AGR : Les producteurs français n’ont pas envoyé beaucoup d’échantillons, cette compétition désormais réputée et la médaille attribuée est pourtant un signe de reconnaissance de la qualité des huiles. Une médaille internationale est aussi un moyen de valoriser son produit, se démarquer et un indicateur de confiance pour un consommateur sur la valeur de ce qu’il achète.
Un grand bravo aux 3 domaines récompensés : le Château Estoublon, le Domaine Petraghje et le le Domaine de la Sénancole, la barre est haute en terme d’intensité c’est d’autant plus méritant.
JD : Une bonne surprise ?
AGR : Une organisation au top malgré un rythme soutenu ! Des découvertes de domaines viticoles ou culturels les après-midi, la découverte de plats typiques de cette région du Kavala méconnue et enfin des jurés très professionnels du monde entier qui m’ont accueilli avec bienveillance. J’en garde des relations et connexions avec des producteurs dans chaque pays et surtout l’envie d’aller les voir travailler dans leurs domaines.
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