Le système d’étiquetage alimentaire Nutri-Score n’est pas favorable à l’huile d’olive vierge extra, qui la classe au même niveau que certains sodas sans sucre. Les producteurs italiens et espagnols de la filière oléicole s’inquiètent de la généralisation du Nutri-Score en Europe et des potentielles conséquences de sa mésinterprétation par les consommateurs. Le système du Nutri-Score pourrait nuire à la vierge extra principalement dans les pays où il n’y a pas de culture de l’huile d’olive. L’algorithme a classé l’huile d’olive dans la catégorie des aliments C recommandés pour une consommation occasionnelle.
Le système d’étiquetage nutritionnel Nutriscore
Le NutriScore est un système d’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages qui classe les aliments dans les catégories A à E en fonction de leur valeur nutritionnelle. Ces catégories sont représentées par un feu tricolore : A, vert foncé, serait le meilleur, tandis que E, rouge, serait le pire.
Le NutriScore note les aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle par 100 ou 100 ml. Les éléments considérés comme “défavorables” se voient attribuer des points sur une échelle de 0 à 10, tandis que ceux considérés comme favorables se voient attribuer des points sur une échelle de 0 à 5.
- Les éléments favorables seraient les protéines, les fibres et les vitamines. Les aliments riches en ces éléments obtiendront des notes “vertes” (A, B et C).
- Les éléments défavorables seraient les sucres simples, les graisses saturées, le sel et les calories totales. Les aliments présentant un pourcentage élevé de ces éléments obtiendront des notes “orange et rouge” (D et E). Comme par exemple tous les produits de boulangerie industrielle et les snacks salés.
L’huile d’olive pour Nutri-score
À quelques exceptions près (herbes aromatiques, thés, cafés, levures, etc.), tous les produits transformés et les boissons sont concernés par le Nutri-Score. Les produits non transformés comme les fruits et légumes frais ou le poisson frais ne sont pas concernés, de même que les boissons alcoolisées. Alors que le Nutri-Score ne s’applique qu’à des aliments avec plus d’un ingrédient l’huile d’olive a tout de même été classée.
La grande famille de l’huile d’olive a obtenu la lettre C pour sa teneur en graisses; La catégorie des aliments C sont recommandés pour une consommation occasionnelle. Ce qui place l’huile d’olive au-dessous des produits transformés comme le Coca-Cola Zero, qui a obtenu la lettre B.
Un système d’étiquetage controversé
L’algorithme qui sert de base au Nutri-Score a été créé en 2005 par une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford dans le but de réguler la publicité destinée aux enfants.
Depuis 2015, pour tenir compte des spécificités de certaines familles d’aliments telles que les matières grasses ajoutées (beurre, huile), les fromages ou encore les boissons, la méthode de calcul du score a été adaptée. Le Conseil Supérieur de Santé Publique de France a modifié les critères pour parvenir à un algorithme qui donne des résultats plus cohérents pour n’importe quel produit.
En 2019, les huiles d’olive et de noix avaient déjà été reclassés par la Direction générale de la santé (DGS) passant de la lettre D à C. [brève] Nutri-score : les huiles (29 novembre 2019).
L’Espagne contre ce classement
Aujourd’hui une nouvelle demande de modification du classement de l’huile d’olive vient de l’Espagne qui se bat pour changer l’algorithme des huiles végétales. Aujourd’hui, l’huile d’olive peut importe sa dénomination commerciale ou son mode d’extraction est rangée sous la lettre C pour sa teneur en matières grasses. Cela veut dire qu’une huile d’olive vierge extraite par des procédés mécaniques est pour le système du Nutri-Score au même niveau qu’une huile d’olive qui vient d’un procédé de raffinage. Les pays qui mettent déjà en œuvre ce système – la France, l’Allemagne et les Pays-Bas – ont exprimé à l’Espagne leur avis favorable que l’huile d’olive quitte ce système d’étiquetage.
Dans une interview de juillet 2020 au magazine Olive Oil Times ,Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’Université de Paris et responsable de l’équipe qui a conçu le Nutri-Score, «[Le C pour l’huile d’olive] est le meilleur score possible pour les graisses ajoutées et même pour les huiles végétales», «Les recommandations de santé publique ne suggèrent pas de consommer de l’huile d’olive sans limites, mais elles incitent les consommateurs à la privilégier par rapport aux autres huiles végétales et surtout aux graisses animales»,
« Au contraire, sa classification simpliste pourrait même éloigner les clients des aliments qui ont tant de avantages pour la santé», Anna Cane, chimiste pharmaceutique et présidente de la Association de l’industrie italienne de l’huile d’olive (Assitol).
Ce qui est reproché
- Le mode d’extraction n’est pas différencié (uniquement des procédés mécaniques Vs industriels)
- Il ne met pas en avant la présence de graisses saines comme les acides gras mono-insaturés
- Le contenu en antioxydants naturels n’est pas pris en compte
- Certains produits hautement industriel allégés en éléments défavorables mieux classés
- Les études scientifiques et les bienfaits prouvés scientifiquement ne rentrent pas dans le calcul
- etc…
Le discours et les efforts sur l’importance de choisir de bonnes graisses, l’importance des lipides dans notre alimentation pour le bon fonctionnement de notre organisme, le rôle des antioxydants naturels, les procédés mécaniques sans produits chimiques ni hautes températures pour garder intactes les propriétés nutritionnelles et aromatiques, … sont complètement annulés par ce type de système trop général qui ne prend pas en compte des bienfaits prouvés, les ANC, les typicité de chaque famille d’aliments et dans chaque famille les différentes catégories.
Change.org
Plusieurs entités du secteur oléicole espagnol on créé une campagne à travers la plateforme de signature change.org pour élever l’huile d’olive extra vierge à la catégorie la plus élevée (A). Elevar a la categoría A el aceite de oliva virgen extra en el Nutri-Score
L’application du nouvel étiquetage nutritionnel est volontaire
À l’heure actuelle, l’étiquetage frontal des produits est volontaire en Europe. Aucun pays ne peut, pour le moment, obliger les producteurs à fournir cette information sur le devant des emballages, bien que certaines sociétés de distribution aient commencé à la mettre en œuvre. En tout état de cause, l’intention de la Commission européenne est d’aller vers un étiquetage commun et obligatoire sur tout le territoire en 2022.
[sources : https://fr.myeurop.info/2020/12/10/huile-olive-menacee-par-le-nutriscore/https://www.oliveoiltimes.com/fr/business/nutri-score-will-damage-olive-oil-trade/87617https://www.mercacei.com/noticia/54029/actualidad/el-ministerio-de-consumo-defendera-los-beneficios-nutricionales-del-aceite-de-oliva-en-el-nutri-score.htmlhttps://amelioretasante.com/le-systeme-nutriscore-comment-le-comprendre/]
Bonjour
Je suis bien d’accord avec le fait que le nutriscore n’est pas totalement objectif :
Pour exemple, un produit de nutriscore A associé à un autre produit de nutriscore C … quel sera au final la valeur nutritionnelle que le consommateur va réellement absorber ?
Aujourd’hui, nous consommons tous des entrées-plats-dessert…. Quelle est la nutriscore de tout les mélanges fait… sans y ajouter une boisson ?
Pour en revenir sur l’huile d’olive , le nutriscore est totalement en contradiction avec ce que recommande le corps médical… alors qui croire … un algorithme ou des docteurs…. Adressez vous au abrutis de la sécu.