jusdolive.fr fête ses 2 ans aujourd’hui ! Merci à tous les followers, amis, à mon webmaster montera34, à tous les professionnels du secteur oléicole et agroalimentaire, qui petit à petit viennent remplir le Guide de l’huile d’olive. Plein de surprises pour 2014, en attendant je vous laisse avec le 1er article publié en mars 2012.
Étiquette : création d’entreprise
Chap 3: Les débuts de L’espagnole
Il ne faut pas perdre de vue que lorsque l’on décide de se lancer dans l’entrepreneuriat sans une base préalable (expérience professionnelle précédente, héritage familial, don particulier, …), les changements et les remises en question sont fréquents. Il faut faire face: à son entourage qui se demande pourquoi?! Tu ne veux pas chercher un emploi “stable”, avec un bulletin de paie/mois, 1h de transport, …un patron, à toutes les structures d’accompagnement dans la création qui se demandent pourquoi?! ce marché, cette idée, comment je vais vivre de mon projet, aux personnes susceptibles de te louer un appart, de t’ouvrir un compte, qui se demandent pourquoi?! tu ne fais pas ce que ton entourage te dit.
Ça n’a pas été un hasard sinon un projet que j’avais rangé dans un tiroir, faute de temps, et maintenant que j’avais du temps, l’envie de créer, d’être indépendante (on dira freelance ou à mon compte moins péjoratif- Dans le web on ne dit pas) et devant des producteurs, l’idée prenait des airs de projet. Nom de domaine en poche, l’espagnoleétait née: Vente et distribution d’huiles d’olive espagnoles & co dans le sud de la France. De retour en Bretagne, je me mets à la tâche, je passe beaucoup de temps sur mon petit netbook à chercher des infos sur: le marché de l’huile d’olive en France, les variétés, les tarifs, etc. et en même temps je tisse un réseau de producteurs en Espagne. Néophyte, je pose les premières questions sur les conditions générales de vente, les tarifs pour distributeur, la commande minimum…Mais l’heure est à la recherche de logement (pour la bonne cause je suis revenue vivre chez mes parents). L’idée de s’installer en Midi-pyrénées est venue de la mixité du couple franco/espagnol ou plutôt breton/manchego. Après Madrid, nous avons décidé de nous installer dans un endroit qui nous plaisait avant de privilégier le travail. Le dé est tombé sur la région Midi-pyrénées à mi-distance entre la Bretagne et Madrid, et le département de l’Ariège pour son ambiance, son tissu associatif et culturel, ses montagnes, …L’espagnole sera ariégeoise!
Quelques sites qui peuvent aiguiller tous les chefs d’entreprise de demain.
APCE: Agence pour la création d’entreprise. C’est site le plus complet avec des fiches métier, ton projet en ligne, forum,…
La Chambre de Commerce (pour des formations, un accompagnement, des infos sur le secteur, les métiers,) dans mon cas CCI Midi-pyrénées.
Creeruneentreprise: Site sur la créa du greffe du Tribunal de commerce de Paris
INSEE pour votre étude de marché
Chap 2: La rentrée
De retour en France (septembre 2011), après 6 ans à Madrid et 6 mois sur les routes, je refais connaissance avec l’administration française. Je suis de nationalité française, mais plus “citoyenne”. Commence alors la course au laissez-passer A-38 des 12 travaux d’Astérix, le formulaire européen rempli avant de partir en voyage, le E-301 n’est plus valable en France, la base de calcul des cotisations n’est pas la même, la CPAM ne me prend pas en charge, etc…Où sont les ceviches, le sac à dos et les plages de rêve?!
Conclusion je dois travailler minimum 1 journée (!!) en France pour que pôle emploi prenne en compte mes années travaillées en Espagne et ouvre un dossier d’allocation de retour à l’emploi (que certain reconnaîtront sous les initiales ARE). En attendant, je rempli une Demande A.T.A (Allocation temporaire d’attente: allocation versée à certaines catégories d’étrangers et de personnes en attente de réinsertion. Bienvenue Cécile!) et je fais appelle à mes potes pour trouver une petite mission; Je serais animatrice sur un chantier Nature avec la MJC de Pluneret et Agent de distribution de la revue municipale de la mairie de St-Avé. Tout est bien qui fini bien, fin décembre le recalcul de mon dossier est accepté, et je prend le statut de demandeuse d’emploi made in France.
En parallèle à toute cette paperasse, les idées de me mettre à mon compte fusent et passent du commerce itinérant en campagne, à créer une plateforme online et physique de rencontre/promotion de produits locaux. J’avais vu la première idée peut réalisable et je me rend vite compte que le marché français de la conso km0, des circuits de proximité, du bio, ect… est plus développé qu’en Espagne (par exemple) et que le Net regorge de plateformes pour les futurs consoacteurs que nous sommes: la ruche qui dit oui, Ma planète alimentaire, Mescarottes, consommer local, le réseau déjà bien installé des AMAP, ++++ Un grand bravo à toutes ces initiatives mais le marché est déjà bien occupé pour que j’ y mette mon grain de sel. Je profite d’un voyage à Toulouse (nous avons décidé de poser nos valises en Midi-pyrénées, ce voyage devait servir de repérage) pour remettre les compteurs à zéro: trouver l’idée que fera mouche ou chercher un emploi “classique”; l’éternel recommencement.
Chap1: US et le projet d’épicerie itinérante
Au début, il y a un voyage en sac à dos en Amérique du Nord entre mars et septembre 2011. Le dernier mois sur la côte Est des States, je commence à penser à mon retour en France et les questions me viennent en vrac: chercher un emploi, mais lequel? Dans quelle région poser ses valises? Privilégier la zone géographique ou le travail? Est-ce une opportunité d’avoir travaillé 6 ans en Espagne? ect. Une question en amène une autre et une autre et…on se dit qu’il ne reste qu’un mois et qu’il faut en profiter.
Sur la côté Est des Etats-Unis nous logeons chez un jeune entrepreneur rencontré quelques mois auparavant dans un bus au Belize.
-“Je m’appelle Kip, je vis à Richmond (Virginia), venez donc passer quelques jours chez moi”! Les américains que nous avons rencontré ont tous fait preuve d’une très grande amabilité mais je crois que dans son cas, il était persuadé que nous ne viendrions pas. Seulement, nous étions deux backpackers avec beaucoup de temps, sans parcours établi et un peu fatigué par les kilomètres parcourrus; Son invitation et son canapé sont tombés à pic!
Kip vient de se lancer dans l’entreprenariat; Avec deux anciens collègues, ils viennent de monter “Ecosystem Services, LLC”, spécialistes en engineering & environmental consulting. Pendant son temps libre, il bèche des tomates avec 10 autres personnes. Une sorte de potager communautaire où les bénèf des sauces tomate vendues (avant ils faut bien entendu les ramasser, les cuisiner, les vendre, les livrer ouf!) sont reversées à des asso charitatives. Une grande leçon de vie! J’en ressors un peu troublée. Entreprenariat, vie collective, partage viennent renchérir les questions que je me pose.
Mais pas le temps de réfléchir, nous revoilà sur les routes. Nous atterissons dans une famille hippie au milieu de la forêt de Woodstock. Le père Bill est charpentier et travaille depuis sa grange. Comment ai-je survécu à 6 ans de chaos madrilène? Dans le train qui nous amène à New York, dernière étape du voyage, mon esprit divague: campagne française, personnes isolées, service à la personne, no stress, … Il faudra arpenter les rue interminables de Manhattan pour voir à tous les coins de rue, des camions arborant de nouveaux slogans et du vert dans les tupper: LESS DRIVE, BETTER FOOD, FastGood, … Au milieu des hot-dogs et des donuts, une nouvelle tendance, celle de manger mieux et surtout manger local.
C’est décider à mon retour en France je monte un système d’épicerie itinérante qui livrera aux villes le produit des campagnes et amenera aux villages les produits de la vie courante. On couvrira le problème d’isolement des personnes âgées en campagne, on favorisera la consommation de produits locaux, moins d’intermédiaires, moins de carburant, moins de produits chimiques dans l’assiette, … Je ne pense plus qu’à ça. Je vais créer ma boîte.
Fast Good à New-York (août.2011)