Article paru dans le journal Diario de Jaén “Los españoles no saben de aceite” / Les espagnols ne savent pas d’huile (parlant ici de l’huile d’olive). Le Ministère de l’Agriculture et de la pêche espagnol a mené une étude pour mesurer le degré de connaissance que nos voisins ont du jus d’olive, produit de base de la gastronomie espagnole. Les résultats surprennent: 46% des espagnols interrogés n’ont pas su identifier les différents types, 12% n’ont pas reconnu la vierge extra comme la meilleure huile d’olive, 30% achètent par rapport au prix, et 19% pensent que la qualité se voit à sa couleur.
Ces résultats surprennent(bis) surtout quand on a déjà assisté à l’élaboration d’une tortilla et à un petit déjeuner pan tumaca! Si l’Espagne est le plus gros producteur d’huile d’olive au monde avec 1,4 million de tonnes/an, exportateur et l’un des plus grands consommateurs derrière la Grèce (moyenne de 12L par personne par an, contre 3L par ménage en France), qu’en est-il de la France??
L’Organisation Interprofessionnelle de l’Huile d’Olive d’Espagne présente un panorama en 2010 de la production et de la consommation de l’huile d’olive dans le cadre de la campagne de promotion européenne et française de l’huile d’olive.
En quelques chiffres, le marché de l’huile d’olive en France (en 2010), c’est:
- Une production de 7 000 tonnes/an,
- Une consommation de 100 000 tonnes/an (source étude Ernst&Young pour AFIDOL – 2009), soit 48 millions de litres/an,
- Dont 98% sont constitués d’huile extra‐vierge (Cat. Review). Reste à prouver que c’est bien de la vierge extra, si 70% sont commercialisées en grande distribution…
- 78% des achats d’huile d’olive en GMS
Étude sur la perception de l’Huile d’Olive par les consommateurs français (Market Olea 2009)
L’huile d’olive est considérée comme une huile d’assaisonnement avec un caractère « santé » indéniable. Ce caractère est renforcé par le côté artisanal (huile réalisée dans des pressoirs…) avec la Méditerranée, les oliveraies, la tradition qui font rêver en toile de fond.
L’âge des oliviers, la notion de fabricant propriétaire, de moulin, sont des notions qui rassurent et renforcent le gage qualité. C’est un produit qualitatif que les consommateurs préfèrent ne pas trop cuire. Le goût de l’huile d’olive est difficilement caractérisable (probablement du fait que l’huile d’olive est toujours consommée mélangée avec d’autres produits ou (et ça c’est moi qui le dit) car l’huile achetée n’est pas de la vierge ou de la vierge extra…). Lorsque le consommateur en parle, il évoque la couleur, la texture (…) en ayant des difficultés à trouver un vocabulaire adapté.
Les consommateurs ont du mal à rattacher l’huile d’olive au fruit «olive», à la percevoir comme un jus de fruit (la notion de jus de fruit étant systématiquement rattachée au sucre).
Ainsi, c’est le vocabulaire du vin qui est utilisé pour caractériser l’huile : robe, saveur, raffinement…
Lors de l’acte d’achat, les consommateurs ne font guère attention à l’origine ni à la lecture de l’étiquette, c’est la marque qui est garante de la valeur et de l’origine.
Affiche du programme européen de promotion de l’huile d’olive
Sources: Article Los españoles no saben de aceite I Journaliste Enrique Alonso
AFIDOL ‐Association Française Interprofessionnelle de l’huile d’olive
Newsletter Market Olea de Mai 2009 sur le marché de l’huile d’olive et en France et comment développer la commercialisation des huiles françaises
Le marché des huiles d’olive AOP en France– Comité Oléicole Internation, octobre 2010
Panorama de la production et de la consommationde l’huile d’olive en France, par l‘Interprofessionnel de l’huile d’olive